Le Nao de Brown

Le Nao de Brown est un roman graphique de Glyn Dillon édité en 2012 par Akileos.

Quatrième de couverture: 

Nao Brown souffre de TOC, mais pas de ces manies consistant à se laver les mains sans arrêt ou à tout ranger qui font rire les gens. Non, Nao a de violentes obsessions morbides et ses pulsions se traduisent par des rituels mentaux invisibles.

Elle travaille à temps partiel dans un magasin d’art toys tout en essayant de faire décoller sa carrière d’illustratrice. Elle est toujours à la recherche de cet amour insaisissable: l’amour parfait. Et quand elle rencontre l’homme de ses rêves, elle s’aperçoit … que les rêves peuvent être un peu étranges.

Les exercices de méditation de Nao sont une tentatives pour apaiser son esprit et ouvrir son coeur. Grâce à eux, elle se rend compte finalement que tout n’est pas noir ou blanc. En réalité, tout est plutôt… marron.

Mon avis: 

J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman graphique que j’ai trouvé très émouvant et d’une sincérité touchante. A la fois poétique et amusant, cette bande-dessinée est une petite pépite pour moi. 

Son histoire un peu étrange peut surprendre. Nao a des pensées très morbides qu’elle essaie de gérer au mieux. Elle ne peut pas s’empêcher d’imaginer les pires catastrophes dès que ses yeux se posent sur un objet potentiellement dangereux. Et si elle prenait ce crayon posé sur la table et l’enfonçait dans le visage de cet inconnu? et si elle poussait quelqu’un du haut d’un escalier? et si elle faisait en sorte que tous les passagers du vol d’un avion se fassent aspirer dans le vide? Des idées très noires qui ne cessent de l’angoisser et de lui pourrir la vie. Evidemment tout cela ne se produit que dans sa tête et elle est terrorisée de passer à l’action. Cependant, elle essaie de prendre le dessus et de vivre plus ou moins bien avec.

Cette bande-dessinée est avant tout le quotidien de Nao qui navigue entre ses angoisses, son boulot dans un magasin d’art toys, ses séances de méditations et les membres de son entourage. Nao est particulièrement touchante et attachante. On a envie d’en savoir plus sur elle et de voir son évolution tout au long de la bande-dessinée. Malgré ce mal qui la ronge, l’histoire n’a rien de glauque. On comprend au contraire le malaise qui touche Nao et on voit tout de son point de vue.

Les relations entre les personnages sont intéressantes et on rit, on s’inquiète, ou encore on découvre sa double culture (Nao est japonaise par son père et anglaise par sa mère). Nao est passionnée par les illustrations et les anime et manga japonais. J’ai vraiment accroché avec ce personnage. Mais aussi avec sa colocataire infirmière, son patron au magasin (un personnage un peu ringard qui m’a fait rire et m’a vraiment touché par sa façon d’être) ou encore le gars qui répare les machines à laver et qui boit trop. Les personnages sont développés et se livrent chacun à leur façon.

L’histoire du quotidien de Nao est entrecoupée d’une histoire très joliment illustrée qui raconte la vie d’un homme-arbre. Je n’en dirais pas beaucoup sur ce point pour ne rien dévoiler d’important mais cette histoire dans l’histoire est géniale. Elle renforce le côté poétique et curieux de cette bd.

Le dessin est un autre atout fort de ce roman graphique. J’ai adoré dévorer des yeux de nombreuses planches. Les couleurs sont utilisées intelligemment. Le rouge qui caractérise Nao est un fil qui nous fait traverser cette histoire.

Le Nao de Brown est l’histoire de cette jeune femme passionnante qui nous intrigue. Une bande-dessinée qui est à la fois pleine d’humour mais aussi de réflexions et de poésie sur la vie.